Sublimer les imperfections
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Constance Guisset

Compter sur le talent de Constance Guisset pour la première collection Les MétamorFoses est une grande chance. Designer touche-à-tout, Constance passe allègrement du design d’objets, à l’architecture d’intérieur et à la scénographie. 

A travers ses réalisations, elle propose une vision d’un monde qui nous fait du bien. Ce monde, on le reconnaît immédiatement : parfois coloré, toujours léger, voire aérien, espiègle mais sérieux quand même, enveloppant et poétique.

Cet univers s’appuie sur une curiosité sans faille pour le monde qui l’entoure, nourrie d’expériences dans des domaines variés, et d’une solide pratique du bricolage depuis l’enfance. Pour aborder la complexité du monde, Constance Guisset a sans doute eu envie, consciemment ou inconsciemment, de construire des objets, des espaces, des univers qui lui apportent lumière, mouvement, légèreté et fantaisie.

Lorsqu’elle a créé son studio, elle a vite réalisé des projets remarquables et remarqués. Pour ne citer qu’eux, on notera la célèbre lampe-cabane Vertigo (édition Petite Friture), suspension qui se met en mouvement au moindre courant d’air ou le miroir Francis (édition Petite Friture) qui offre un spectacle aquarellé lorsqu’on se regarde dedans. A côté de ces objets, Constance Guisset conçoit des scénographies pour des spectacles, comme ceux d’Angelin Preljocaj, ou pour des musées comme le Musée des Arts Décoratifs de Paris. De plus en plus, elle conçoit des espaces intérieurs, par exemple des bureaux pour Van Cleef & Arpels ou un restaurant à la Samaritaine à Paris. On lui confie souvent les espaces d’accueil ou ceux où l’on travaille ensemble. Elle aime que ses espaces soient de véritables lieux de vie, où l’on se sent bien, que ce soit pour échanger ou travailler. Elle illustre et écrit également des livres pour enfants.

Constance Guisset a accepté de participer au projet Les MétamorFoses car elle y a vu l’occasion d’une nouvelle exploration : utiliser des matières usées, abîmées, et travailler avec des artisans d’art. Elle est allée passer une journée dans la Fonderie d’art Macheret et y a trouvé des chutes d’albâtre et des tubes en laiton poussiéreux. De ces découvertes est née bien plus qu’un lampadaire : une véritable sculpture prénommée Alba, prénom volontairement proche de la matière. Comme elle le fait souvent, Constance Guisset a travaillé sur la mise en mouvement, créant un objet en équilibre.

A mi-chemin entre l’abstraction et la figuration, Alba continue d’étonner sa créatrice. Pour la présenter, elle a choisi d’assembler quelques fragments, à l’image du processus de fabrication de la lampe :

« Pales d’albâtre   

Délicatement posées   

Sur des tiges de laiton  

Feuilles de lumière   

Oscillant vers le ciel  

En équilibre   

Retenu par un fil  

Pour ouvrir les possibles  

De la lumière jaillissante  

 

Chez Macheret  

Gisement de savoir-faire 

Fusion de techniques et de précision 

Des tubes par dizaines  

En réserve et rebut  

Chutes d’opale rectangulaire   

Tranches saillantes  

Qui ne demandent qu’à s’adoucir  

Pour danser sur les cimes  

Et contenir le volcan 

En métamorphose »