Sublimer les imperfections
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Chen Hangfeng

Chen Hangfeng participe à la première collection Les MétamorFoses. Son regard était important car Chen est un éveilleur. Depuis ses premières années en tant qu’artiste, il utilise son expression artistique pour éveiller les consciences sur les enjeux qui touchent les êtres humains : l’environnement bien sûr, mais aussi la sur-consommation, la mondialisation ou les transformations culturelles.

Chen Hangfeng a commencé sa vie d’artiste en tant que peintre. Ses études en Fine Arts à l’université de Shanghai l’ont amené à étudier de près la peinture à l’huile, art occidental. Puis il s’est tourné vers les arts chinois : la calligraphie et surtout l’art du papier découpé. 

Son désir était de maîtriser cet art ancestral mais aussi de le détourner pour porter des messages sur la vie contemporaine. Il a par exemple réalisé une fresque traditionnelle en papier découpé dans laquelle il a remplacé les figures traditionnelles d’animaux par des logos de marques. Chen aime que son travail permette de s’interroger. Il a une passion pour l’héritage culturel de son pays et, à ce titre, il aime le célébrer en montrant ses possibles dérives.

Lorsque nous avons présenté le projet Les MétamorFoses à Chen, il a aimé notre approche valorisante du patrimoine français à travers les manufactures labellisées Entreprises du Patrimoine Vivant et les artisans d’art qui transmettent de génération en génération des gestes ancestraux. Chen le dit, plus le temps passe, plus il trouve, à nouveau, un grand plaisir à travailler sur les arts anciens.

Pour Les MétamorFoses, il a souhaité créer une rencontre de deux mondes a priori incompatibles mais capables de générer une véritable alchimie et ainsi de créer une nouvelle beauté, riche en sens et en émotions. Pour cela il a décidé de réaliser un dessin traditionnel de paysage chinois sur une toile recouverte de soie couleur crème. Mais à la place du trait d’encre, ce sont des dentelles noires de Calais-Caudry fournies par la Maison Jean Bracq qui forment les traits du dessin. Ces dentelles nous ont été fournies car elles comportent des défauts mais elles restent magnifiques et particulièrement raffinées.

A travers ce mariage unique de la dentelle française et de l’art chinois du paysage, Chen crée un tableau de toute beauté qu’il a baptisé The Vanishing Point – Le point de fuite. Chen veut montrer que la culture chinoise et la culture française peuvent se mêler pour créer du beau car elles portent la même exigence de qualité, de raffinement nourrie par des centaines d’années d’histoire et un temps de Renaissance fondateur.