Vases Jerricans

Si les Frères Campana sont si importants dans le design mondial, c’est qu’ils ont voulu en changer les règles. A la force de l’école Bauhaus qui met les matières brutes au service de la fonction, les frères ont voulu créer un design où les matières seraient premières.  De l’expérimentation autour des matières dérive la fonction. La collaboration avec des artisans est centrale dans leur travail. Dans Les MétamorFoses, ils ont particulièrement aimé la possibilité de rencontre avec des artisans au savoir - faire traditionnel français.

Les Frères Campana collaborent avec la Scourtinerie de Nyons pour la création d’une collection de vases - Jerricans. 

Les Frères Campana sont persuadés du rôle social du design. Dès le début de leur parcours, ils ont travaillé avec des artisans brésiliens dont ils reconnaissaient un savoir - faire unique. De multiples collaborations ont vu le jour avec des artisans locaux et des ONG. De là est née une fondation, l’Institut Campana, qui aujourd’hui permet à de nombreux artisans brésiliens de faire grandir leur art grâce à des projets de développement et à des fonds. 

Nous avons proposé aux Frères Campana une collaboration avec une belle Maison d’artisanat d’art : la Scourtinerie de Nyons. Depuis 1882, elle fabrique des scourtins en fibre de coco qui servaient à l’origine de filtres dans la production d’huile d’olive. Le fondateur de la Scourtinerie, Ferdinand Fert inventa la première machine à tisser circulaire et introduisit la fibre de coco dans les tissages français. 

Pour la première collection Les MétamorFoses, Les Frères Campana ont dessiné un vase.  Ce vase est une véritable métonymie de notre démarche. Il est le parfait exemple de la transformation possible des matières abîmées, usées, rejetées en un objet extra - ordinaire, en une œuvre d’art. Les Frères Campana y ajoutent une pointe de militantisme en introduisant un symbole de la pollution : le bidon en plastique, usagé, ayant servi aux huiles alimentaires ou de moteur (1).  

Les chutes de fibre de coco naturelle égayées de multiples couleurs de la Scourtinerie (2,3,4), ainsi que le savoir - faire des artisans textiles qui ont recouvert ces bidons, leur ont donné une seconde vie imaginaire et désirable : accueillir des fleurs. 

Crédits photos : Les MétamorFoses