Jeune artiste plasticienne franco-japonaise, Tiffany s’est créée une identité forte à travers un travail sur supports multiples mais où l’on retrouve souvent un magnifique bleu que certains appellent déjà le Bleu Bouelle. Exploratrice dans l’âme, elle parcourt le monde, part à la recherche de nouvelles techniques et surtout met son art au service des femmes, de leur féminité et de la cause féministe. Participer au projet les MétamorFoses a été une évidence pour Tiffany, elle-même adepte du Wabi Sabi, philosophie japonaise qui prône la modestie, l’économie des ressources et la valeur du temps qui passe. La valorisation de matières vouées à la destruction lui a paru particulièrement juste.
Tiffany Bouelle a créé la sculpture Kabuki.
Pour Les MétamorFoses, elle a exploré un art qu’elle n’avait pas encore abordé – la sculpture – et elle s’est plongée dans le kabuki, théâtre japonais ancestral initialement inventé par une femme : Izumo no Okuni.
Alors que le kabuki est aujourd’hui exclusivement joué par des hommes, Tiffany Bouelle a décidé de revenir à ses origines, à Kyoto, lorsque les femmes étaient les personnages kabuki. Elle a imaginé une immense sculpture-paravent aux formes évocatrices des courbes féminines et sensuelles dont le mouvement rappelle les scènes de plaisir souvent jouées dans le kabuki.
Pour la réalisation, elle a choisi le noir, symbole de l’identité architecturale de Kyoto.
Le squelette de cet objet sculptural dessiné par Tiffany a été créé par Ludovic Avenel, ébéniste parisien aux mains d’or.
La première peau du paravent a été réalisée par Anaïs Jarnoux, tapissière de grand talent.
Tiffany a ensuite réalisé un travail de plissés au sein de son atelier avec les chutes de tissus apportées par Les MétamorFoses.
Ces plissés, différents à l’œil et au toucher sur chaque panneau, sont issus de mélanges de pièces de la Maison Thevenon (1), de soies sauvages de Veraseta (2) et de fins cachemires tissés par des femmes dans l’atelier de Bina (3).
Elle souhaitait que les matières fassent l’amour ensemble.
Crédits photos : Les MétamorFoses, Delphine Jouendeau
