Sublimer les imperfections
Arrow

Bergère de France

Que l’on pratique le tricot ou pas, on aime tous la douceur et la souplesse d’une pelote de laine. Les jolies petites pelotes aux multiples couleurs de Bergère de France sont particulièrement chaleureuses et joyeuses. Elles paraissent si familières, si simples. Et pourtant, lorsqu’on découvre la manufacture de Bergère de France située à de Bar-Le-Duc, en Loraine, on découvre un monde précis et sophistiqué : le savoir-faire de la dernière filature de France.

Bergère de France est en effet la dernière manufacture française qui réalise toutes les étapes de la filature. Des matières premières à la mise en pelote, il existe un long chemin. Les immenses mèches sont teintées, humidifiées, séparées, peignées, mélangées, séchées, tirées, torsadées, assemblées, enroulées… jusqu’à ce que naissent les fils.

La manufacture est un lieu incroyable pour les yeux. Chaque grande étape parait sortie d’un conte de fée. Lorsque l’on détend les immenses mèches, on a l’impression de créer une immense toile d’araignée. Les pots dans lesquels les mèches s’enroulent ressemblent à des glaces à l’italienne hors normes et aux multiples parfums. Les filatures électriques filent en cadence et leurs bobines allongées rappellent un célèbre conte qui nous a fait rêver dans notre enfance

Ce chemin merveilleux, il ne faut pas s’y tromper, c’est avant tout une recherche de qualité, affirme Geoffroy Petit, petit-fils du fondateur et actuel Président du Conseil d’administration. Créée en 1946 après la guerre, la manufacture s’appelait alors Bergère de Loraine (hommage à Jeanne D’arc) et, pendant des années, elle a permis à des femmes de tricoter des mailles pour vêtir leur famille. Au moment où le prêt à porter n’existait pas, le tricot était une activité nécessaire. Dans les années 80, le monde a changé, le prêt à porter s’est développé et le tricot est devenu un loisir créatif. Dans une industrie qui a petit à petit perdu du terrain, Bergère de France a résisté, parfois difficilement mais elle est toujours là. Aujourd’hui, le tricot fait partie des activités qui ont grandi pendant la crise sanitaire et de plus en plus de jeunes de 18 à 34 ans sont devenus clientes de Bergère de France.

Geoffroy Petit a tout de suite dit oui aux MetamorFoses. Dans sa recherche de qualité, la manufacture effectue un contrôle strict à chaque étape de la filature, ce qui engendre des rejets de matières. Pour Geoffroy Petit, le regard d’un ou plusieurs artistes sur ces matières peut révéler le potentiel créatif extraordinaire des mèches et des fils de la manufacture. Il n’a pas peur de ce qu’il appelle l’effet Waouh. Au contraire, il espère être surpris et émerveillé par les œuvres des artistes.

Il y a décidément une grande part d’inspiration et de merveilleux dans une pelote de laine.