Sublimer les imperfections
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Kenia Alamaraz Murillo

A 28 ans, Kenia Almaraz Murillo fait partie de la nouvelle génération d’artistes qui pousse à Paris. D’origine Bolivienne, Kenia a une grâce inouïe que l’on retrouve dans ses œuvres peintes ou tissées. Pour faire grandir son art, Kenia est venue étudier aux Beaux-Arts à Paris. Elle s’est épanouie pendant ses années à la faculté et ne pouvait en sortir en 2020 qu’avec les félicitations du jury. On trouve encore sur les réseaux sociaux un film montrant les œuvres que Kenia a réalisées aux Beaux-Arts et on comprend que le jury ait été ébloui.

Lorsque nous avons découvert le travail de Kenia, nous avons tout de suite su qu’elle aurait non seulement la technique pour travailler avec des matières imparfaites, mais aussi et surtout la capacité à leur donner une nouvelle vie riche en imaginaire. Il faut dire ici que Kenia est un peu magicienne. Elle tisse des fils aux textures et couleurs multiples, puisant dans sa culture et ses croyances. Elle exprime son respect immense pour les matières car, dit-elle, « ce sont des témoins du temps qui passe ». 

Chaque œuvre est baptisée, porte un nom et raconte une légende. Lorsque l’on rentre dans son studio au Poush Manifesto, on rencontre ainsi une nouvelle légende appelée El Guajojo ou une autre nommée Wawita et on est forcément impressionné par leur présence. A la multiplicité des fibres, en collaboration avec son complice Elliott, Kenia apporte la force de la lumière sinueuse comme un serpent-Led ou bien inquisitrice par le regard de deux yeux-phares. Parfois le plexiglas s’en mêle. Ce mélange de matières, d’inspirations, de traditions et de modernité confère aux œuvres de Kenia une force visuelle et une porte vers un imaginaire puissant où se mêlent les vivants et les mythes. On serait tenté de dire que Kenia leur a insufflé une âme.

Parler avec Kenia, c’est entrer dans un monde d’émotions, de signes et de symboles. En décembre 2021, Kenia est retournée passer quelques jours dans sa famille, en Bolivie. Elle a parlé des MétamorFoses et de la découverte qu’elle avait faite de la Manufacture Le Jacquard Français, Manufacture partenaire des MétamorFoses. En regardant les photos, son père a reconnu les machines à tisser du Jacquard. Il a raconté à Kenia qu’il avait travaillé à 16 ans dans une manufacture de métiers à tisser, implantée juste à côté de son village d’enfance. Il en était certain, les métiers à tisser étaient les mêmes. Cela les a émus et Kenia a pensé qu’il n’y avait pas de hasard. Pour elle, sa rencontre avec Les MétamorFoses n’est pas une coïncidence, c’est une évidence.  

Nous avons demandé à Kenia ce qui l’avait poussée à participer au projet artistique Les MétamorFoses. Elle nous a répondu que le projet était lumineux. 

« C’est un projet de cœur »