Sublimer les imperfections
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Camille Maj a été initialement attiré par Les MétamorFoses en raison de la possibilité de travailler avec des artisans d’excellence. Pour elle, collaborer avec ces artisans sur son propre projet était une opportunité précieuse. De plus, l’association de ces savoir-faire à des matériaux récupérés et imparfaits lui a semblé particulièrement stimulante, et l’aspect solidaire de la vente de l’objet au profit d’une association caritative était un point essentiel pour Camille. 

Le terme d’imperfection a immédiatement résonné pour elle avec l’image que l’on a de soi-même, car bien que nous aspirons à la perfection, la réalité est que ni la nature ni nous-mêmes ne sommes parfaits. Le miroir, en tant qu’objet, est intimement lié à cette recherche de perfection. Il reflète fidèlement notre image, il est en accord avec la réalité et révèle la vérité. Il vient aussi appuyer des sentiments de vanité ou de honte selon les personnes et leur opinion d’elles-mêmes. Autrefois rare et précieux, le miroir est aujourd’hui partout, il est additionné aux smartphones et aux surfaces réfléchissantes de la ville qui nous entourent. 

“Avons-nous encore besoin d’un autre miroir ? Et si le miroir venait nous surprendre, et s’il devenait quelque chose d’autre ?”

Flou

Camille a été particulièrement sensible à la notion d’imperfection, centrale dans le projet des MétamorFoses. Valoriser l’imperfection est au cœur de l’upcycling et c’est aussi une façon d’appréhender la vie qui peut apporter plus d’humanité. Camille a alors choisi de créer une œuvre miroir qui nous invite à nous voir autrement et donc à nous interroger sur nous-mêmes. 

Pour Camille, le miroir de référence est le miroir Renaissance, dont le cadre en bois doré et sculpté magnifie l’image parfaite renvoyée par le miroir. A cette image du luxe et de perfection, Camille a voulu opposer une image de simplicité et d’imperfection qui, pour elle, est plus humaine et plus réelle. L’osier a remplacé le bois doré. Un miroir cassé et flou a remplacé le miroir parfaitement miroitant. 

Pour réaliser cette pièce unique, Camille a eu accès au savoir-faire de la Vannerie Romand’Art et plus particulièrement à Catherine Romand, véritable artiste de la vannerie. La Vannerie Romand’Art, située en Indre-et-Loire, a fourni à Camille les chutes d’osier provenant de son oseraie. L’osiériculture y est pratiquée sans traitement chimique. L’artisane d’art a réalisé un travail de vannerie remarquable capable d’entourer le miroir cassé et flou souhaité par Camille. Le cadre a été complexe à réaliser mais il porte au final les valeurs de naturel et de simplicité. 

Camille a réussi à donner vie à une œuvre miroir qui transforme l’imperfection en humanité et en humilité.